Le président Trump demande l'annulation du procès pour corruption du Premier ministre Netanyahou, qui fait l'objet d'une "chasse aux sorcières", ou la grâce d'un "grand héros".
Lapid, chef de l'opposition : "Nous sommes reconnaissants, mais n'intervenez pas dans la procédure judiciaire".

Dans un appel très inhabituel à l'annulation d'une procédure judiciaire en cours dans un autre pays, le président américain Donald Trump a exigé la fin du procès pour corruption en cours contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans un long message publié mercredi sur Truth Social.
Trump a écrit qu'il était "choqué d'entendre" qu'Israël, bien qu'ayant vécu "l'un des plus grands moments de son histoire", poursuivait sa "ridicule chasse aux sorcières contre son Premier ministre du temps de la guerre".
"Bibi et moi venons de traverser l'ENFER ensemble, en combattant un ennemi de longue date très coriace et brillant d'Israël, l'Iran, et Bibi n'aurait pas pu être meilleur, plus vif ou plus fort dans son AMOUR pour l'incroyable Terre sainte... Nous nous battions, littéralement, pour la survie d'Israël", a déclaré Trump.
🚨BREAKING: President Trump calls for Israeli PM Netanyahu’s trial on Monday to be canceled:
— Benny Johnson (@bennyjohnson) June 25, 2025
“Witch hunt. He deserves much better than this, and so does the State of Israel.”
“Bibi Netanyahu’s trial should be canceled, immediately, or a Pardon given to a Great Hero.” pic.twitter.com/pteyDPXrgE
Le président a décrit le procès pour corruption comme "une affaire de longue haleine (il subit ce "spectacle d'horreur" depuis mai 2020 - du jamais vu ! C'est la première fois qu'un Premier ministre israélien en exercice est jugé.), une affaire politiquement motivée, "concernant des cigares, une poupée Bugs Bunny, et de nombreuses autres accusations injustes" dans le but de lui faire beaucoup de mal.
Le président a conclu : "Le procès de Bibi Netanyahu devrait être ANNULÉ IMMÉDIATEMENT, ou une grâce devrait être accordée à un grand héros qui a tant fait pour l'État... Ce sont les États-Unis d'Amérique qui ont sauvé Israël, et maintenant ce sont les États-Unis d'Amérique qui vont sauver Bibi Netanyahu. CETTE PARODIE DE 'JUSTICE' NE PEUT ÊTRE AUTORISÉE !"
Les réactions des politiciens de la coalition de Netanyahou allaient d'un optimisme prudent à un soutien enthousiaste, tandis que les dirigeants de l'opposition ont pris leur temps pour répondre et ont adopté un ton prudent, craignant apparemment de mettre Trump en colère.
Selon Israel Hayom, citant des sources au sein de la coalition, Trump envisage de demander officiellement au président Isaac Herzog d'annuler le procès de Netanyahou.
Simcha Rotman, le principal architecte des réformes judiciaires controversées, a noté que "le système judiciaire israélien a de nombreux défauts, et le procès de Netanyahou est peut-être un excellent exemple de l'accumulation de ces défauts".
"Ce n'est pas le rôle d'un président américain d'intervenir dans une procédure judiciaire", a écrit Rotman dans une déclaration détaillée, mais il a ajouté : "C'est tout à fait le rôle du président de l'État d'Israël, qui peut mettre fin à cette saga insensée de la manière la plus élégante".
Le ministre des affaires étrangères, Gideon Sa'ar, qui a été ministre de la justice par le passé et qui préconise depuis longtemps des réformes du système judiciaire israélien, a déclaré qu'alors que Netanyahou se concentrait sur la préparation de la campagne iranienne, "l'accusation était occupée à préparer le contre-interrogatoire du Premier ministre".
Pendant des mois, Netanyahou "a dû se présenter tous les jours et témoigner dans un 'procès' qui a perdu toute signification depuis longtemps", écrit Sa'ar, critiquant sévèrement plusieurs aspects de la procédure.
"Il y a plus de deux ans, alors que j'étais encore dans l'opposition, j'ai appelé à mettre fin à cette saga par un accord mutuel... Le Premier ministre, qui gère cette campagne historique 24 heures sur 24 avec dévouement, a dû continuer à s'occuper en même temps de son procès".
Sa'ar a également affirmé que le procureur général aurait pu "depuis longtemps" utiliser son autorité légale pour suspendre la procédure. "Ainsi, lorsque le président des États-Unis demande l'annulation du procès ou la grâce, peut-on honnêtement dire qu'il a tort ?
Le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, le ministre des communications, Shlomo Karhi, le président de la coalition, Ofir Katz, et le ministre des sports, Miki Zohar, ont apporté un soutien plus enthousiaste à la demande de Trump.
הנשיא טראמפ צודק – הגיע הזמן לבטל את המשפט!
— Miki Zohar מיקי זוהר (@zoharm7) June 26, 2025
נשיא המעצמה הגדולה בעולם, וחבר אמת של העם היהודי, דונלד טראמפ, מבטא בקול את מה שרבים מאזרחי ישראל חשים בליבם – דווקא ובמיוחד בעיצומם של ימים היסטוריים בתולדות המדינה.
מורשתו של ראש הממשלה בנימין נתניהו תיחקק בדברי הימים כמי שהציל את… pic.twitter.com/VlNn3qiHHv
De l'autre côté du clivage politique israélien, le chef de l'opposition et président de Yesh Atid, Yair Lapid, a noté que l'ensemble du pays avait de la "gratitude pour le président Trump" et sa décision de cibler le programme nucléaire iranien.
"Mais comme Simcha Rotman l'a dit - le président ne devrait pas interférer dans un processus juridique dans un pays indépendant. Je suppose que c'est la compensation qu'il donne à [Netanyahou] parce que [Trump] va le faire plier sur la question de Gaza. Pour mettre fin à la guerre", a spéculé M. Lapid.
La députée démocrate Naama Lazimi a accusé Netanyahou de "recruter" Trump pour mettre fin au procès.
"S'il y a quelque chose qui nous montre comment un pays entier est pris en otage par un accusé criminel, c'est bien l'annonce de Trump. Netanyahou, libérez le système démocratique israélien de votre emprise. La corruption d'un seul homme ne peut pas détruire toute la société israélienne. Cela suffit", a-t-elle écrit sur X.

Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.