L'antisémitisme n'a pas sa place dans la République : La France va-t-elle promouvoir Alfred Dreyfus à titre posthume 90 ans après sa mort ?

L'ambassade de France en Israël a annoncé que la proposition de loi visant à promouvoir Alfred Dreyfus au grade de général de brigade à titre posthume a été approuvée à l'unanimité mercredi matin par la commission de la défense et des forces armées de l'Assemblée nationale.
"La nation française est attachée à la justice et n'oublie pas. Redresser un tort. Pour honorer un soldat. Pour affirmer que l'antisémitisme - qu'il soit d'hier ou d'aujourd'hui - n'a pas sa place et n'aura jamais sa place dans la République", peut-on lire dans un post sur 𝕏, publié par l'ambassade de France en Israël. Le projet de loi devrait être soumis au vote de l'Assemblée nationale le 2 juin.
L'initiative est menée par l'ancien Premier ministre français Gabriel Attal, chef du bloc libéral centriste aligné sur le président Emmanuel Macron. Selon M. Attal, cette initiative envoie un message clair dans le cadre de la lutte contre l'antisémitisme.
M. Attal, qui a des racines juives, a fait valoir que sans l'humiliation publique et les années d'exil, M. Dreyfus aurait "naturellement accédé aux plus hauts rangs".
L'affaire Dreyfus, qui s'est déroulée il y a 126 ans, a symbolisé la montée de l'antisémitisme français et a indirectement contribué à la fondation du mouvement sioniste et de l'État d'Israël, 90 ans après la mort de Dreyfus et à la suite de sa condamnation injustifiée pour espionnage au profit de l'Allemagne.
Le complot contre Dreyfus a choqué et remodelé la République française au tournant du XXe siècle. La nation, profondément divisée, se divise entre les partisans de Dreyfus - qui défendent également le progrès - et ses opposants antisémites et réactionnaires. C'est aussi l'affaire qui a convaincu le journaliste Theodor Herzl de l'urgence de la création d'un État juif.
Après avoir purgé sa peine sur l'île du Diable et une fois que le véritable traître a été démasqué, Dreyfus est rejugé en 1899 et est à nouveau reconnu coupable, mais bénéficie d'une grâce présidentielle. Ce n'est que sept ans plus tard qu'il est totalement innocenté.

Moav Vardi est correspondant international en chef pour KAN 11 News.
Ram Brandts est correspondant pour KAN 11 news.