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Les Nations unies peuvent-elles créer un État ?

Vue de la salle de l'Assemblée générale des Nations unies (Photo : Shutterstock)

Le vote récent de l'Assemblée générale des Nations unies sur la résolution ES-10/23, accordant à l'Autorité palestinienne de nouveaux « droits et privilèges », est salué dans certains milieux comme une étape historique vers la création d'un État. Avec 143 nations votant en faveur, l'organisme international a envoyé un message politique fort. Mais un message n'est pas une reconnaissance d'État, et un vote n'est pas une souveraineté. Cette résolution, tout comme le vote de 2012 qui accordait à la Palestine le statut d'« État observateur non membre », représente une ingérence profonde et dangereuse de la part de l'ONU, une tentative délibérée de contourner à la fois le droit international et les principes fondamentaux de sa propre Charte afin de créer un État qui n'existe pas et n'a jamais existé.

L'erreur fondamentale sur laquelle repose toute cette entreprise est l'idée qu'un vote politique à l'Assemblée générale peut faire naître un État. Ce n'est tout simplement pas possible. La souveraineté n'est pas un prix décerné par consensus diplomatique ; c'est une condition de fait, acquise grâce à des réalités concrètes et tangibles en matière de gouvernance, de souveraineté et de contrôle.

Selon les normes établies du droit international, notamment la Convention de Montevideo de 1933, un État doit remplir quatre critères définitifs : une population permanente, un territoire défini, un gouvernement et la capacité d'entretenir des relations avec d'autres États. L'entité appelée « Palestine » échoue manifestement sur au moins trois de ces points.

Premièrement, elle ne dispose pas d'un territoire défini sur lequel elle exerce un contrôle souverain. Les frontières d'un éventuel État palestinien sont purement théoriques et font l'objet d'intenses négociations. Le territoire qu'elle revendique est divisé entre la bande de Gaza contrôlée par le Hamas et les zones de Cisjordanie administrées par l'Autorité palestinienne, Israël conservant un contrôle sécuritaire prépondérant sur cette dernière. Il n'existe pas de territoire unique, contigu ou souverain.

Deuxièmement, et c'est le plus important, il n'y a pas de gouvernement unique et efficace qui exerce un contrôle. Le schisme entre l'Autorité palestinienne dirigée par le Fatah à Ramallah et l'organisation terroriste Hamas à Gaza est absolu. Il s'agit de deux gouvernements rivaux, l'un qui a parfois reconnu le droit d'Israël à exister et l'autre dont la charte fondatrice est explicitement consacrée à sa destruction. Un État ne peut exister avec deux autorités armées distinctes, deux politiques distinctes et aucun commandement unifié. Ce n'est pas un gouvernement, c'est un État en proie à des divisions chaotiques et violentes.

Troisièmement, conséquence directe de cette division, la Palestine n'a pas la capacité réelle de mener des relations étrangères. Ses efforts diplomatiques sont fragmentés et contradictoires, ne représentant pas un intérêt national unifié, mais les agendas concurrents de deux factions en guerre. Une véritable souveraineté en matière de politique étrangère est impossible lorsqu'un gouvernement ne peut pas parler au nom de tout le peuple et de tout le territoire qu'il prétend représenter, ni les contrôler.

Malgré ces faits indéniables, l'Assemblée générale des Nations unies a voté en 2012 pour accorder à cet entité non étatique le titre d'« État observateur non membre ». Il s'agissait là d'une absurdité juridique et logique. Ce statut repose en effet sur le fait que l'entité soit un État. En accordant ce statut, l'Assemblée s'est livrée à une fiction circulaire : elle a prétendu que la Palestine était un État pour justifier de lui accorder le statut réservé aux États, créant ainsi l'illusion qu'elle devait en être un.

Il ne s'agissait pas d'une reconnaissance des faits, mais d'un acte de créationnisme politique, qui a été accompli en violation directe des propres règles de l'ONU. La Charte des Nations unies est très claire : l'adhésion – et, par extension, les privilèges associés au statut d'État – est ouverte aux « États épris de paix ». Comment une entité peut-elle être considérée comme « éprise de paix » alors que l'un de ses deux pouvoirs dirigeants est une organisation terroriste désignée comme telle par les États-Unis et l'Union européenne, qui a lancé une guerre brutale le 7 octobre et dont les dirigeants continuent d'appeler ouvertement au génocide des Juifs ? Le vote de l'ONU n'est pas seulement erroné, il est une parodie de ses propres principes.

Cette attribution illogique d'un statut immérité a eu des conséquences dangereuses, dont la principale est la tentative de l'Autorité palestinienne d'utiliser ce faux statut d'État pour mener une guerre juridique contre Israël devant la Cour pénale internationale (CPI). Il s'agit là aussi d'une erreur fondée sur la faute initiale de l'ONU.

La CPI est une cour pour les États. Le Statut de Rome permet à la CPI d'exercer sa compétence sur les crimes commis sur le territoire d'un « État » qui a accepté la compétence de la Cour. La Palestine, après s'être vu accorder un statut d'observateur illégitime en 2012, a adhéré au Statut de Rome en 2015. Elle s'est ensuite présentée à la CPI comme un État, utilisant le vote politique de l'ONU comme principale référence.

Il s'agit là d'une perversion catastrophique de la justice. En acceptant cette prémisse, le procureur de la CPI permet en fait à un organe politique – l'Assemblée générale des Nations unies – de déterminer la compétence d'un organe judiciaire. Cela crée un précédent terrifiant : tout acteur non étatique peut faire pression pour obtenir un vote symbolique à l'ONU, puis utiliser ce vote pour traîner ses adversaires devant un tribunal international. Cela politise le droit international et l'utilise comme une arme contre le seul État juif au monde, tout en se basant sur une fiction juridique totale.

La voie appropriée vers la création d'un État ne passe pas, et n'a jamais passé, par les couloirs des Nations unies à New York. Elle passe par des négociations directes entre les parties concernées. C'est la position cohérente et juridiquement fondée des États-Unis et d'Israël. La création d'un État doit être l'aboutissement d'un accord de paix qui résout les questions relatives au statut final : frontières sûres et reconnues, Jérusalem, réfugiés et dispositions en matière de sécurité. Il s'agit de questions complexes et sensibles qui nécessitent des compromis et une reconnaissance mutuelle à la table des négociations, et non des diktats émanant d'une assemblée de nations qui n'ont aucun intérêt dans le résultat.

La tentative de l'ONU de raccourcir ce processus n'est pas un acte de paix, mais un acte de sabotage. Elle indique aux dirigeants palestiniens qu'ils peuvent atteindre leurs objectifs sans faire les compromis difficiles nécessaires à la paix, sans reconnaître Israël comme État juif et sans réconcilier leurs propres divisions internes. Elle récompense l'intransigeance et punit la diplomatie.

Le nombre écrasant de votes en faveur (143) n'est pas une preuve de la légitimité de cette décision, mais plutôt la preuve d'un préjugé institutionnel profondément ancré contre Israël au sein du système des Nations unies. Depuis des décennies, Israël fait l'objet d'un nombre disproportionné et obsessionnel de condamnations. C'est la seule nation qui fait l'objet d'un point permanent à l'ordre du jour du Conseil des droits de l'homme. Cette dernière résolution n'a rien à voir avec la justice ou le droit ; elle est l'aboutissement d'une longue campagne politique visant à isoler et à délégitimer Israël, en utilisant la question palestinienne comme moyen d'y parvenir.

En conclusion, les Nations unies ne peuvent pas créer un État. Elles ne peuvent que reconnaître ce qui existe déjà. En tentant de consacrer la « Palestine » comme État par un vote politique, l'ONU se livre à un dangereux fantasme qui sape sa propre Charte, corrompt le droit international et nuit gravement aux perspectives d'une paix véritable et négociée. L'État palestinien ne sera légitime que lorsqu'il sera né d'un accord avec Israël, lorsqu'il aura un gouvernement unique qui contrôlera son territoire et reniera le terrorisme, et lorsqu'il existera en tant que véritable partenaire pour la paix plutôt que comme une construction fictive de l'Assemblée générale. Jusqu'à ce que ce jour arrive, le monde doit rejeter cette mascarade diplomatique pour ce qu'elle est : une erreur motivée par des considérations politiques qui éloigne plus que jamais la cause de la paix.

Aurthur est journaliste technique, rédacteur de contenu SEO, stratège marketing et développeur web indépendant. Il est titulaire d'un MBA de l'Université de gestion et de technologie d'Arlington, en Virginie.

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