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Un tweet pro-Hamas du rédacteur en chef d'un journal qatari lié à la famille royale soulève des inquiétudes quant à l'influence des médias de l'État du Golfe.

Les analystes estiment que le Qatar n'est pas un médiateur neutre dans les négociations entre les otages et le cessez-le-feu.

Jaber al-Harmi, rédacteur en chef d'Al-Sharq (Photo : capture d'écran)

Le quotidien qatari Al-Sharq, qui appartient à un membre de la famille régnante qatarie al-Thani, a récemment fait l'éloge du leadership du Hamas dans un message publié sur les réseaux sociaux. 

Le rédacteur en chef d'Al-Sharq, Jaber al-Harmi, qui publie régulièrement des contenus pro-Hamas sur son fil d'actualité, a écrit que le Hamas "se bat courageusement" et qu'il est "conscient et intelligent". 

Al-Harmi a également qualifié le Hamas de « modèle d'honneur dans la guerre et la paix ».

Dans un autre message plus long publié samedi, al-Harmi a déclaré : « Le Hamas a mené la bataille... avec un courage sans pareil sur le champ de bataille et une grande intelligence à la table des négociations », priant Dieu de « protéger la résistance en Palestine ».

Al Sharq est l'un des principaux quotidiens du Qatar. Appartenant à un membre de la famille royale, le cheikh Khalid bin Thani Abdullah Al Thani, il sert souvent de porte-parole à la position du gouvernement.

En septembre, al-Harmi a partagé une vidéo d'un discours de l'ancien dirigeant du Hamas, Yahya Sinwar, dans lequel le chef terroriste déclarait que le Hamas isolerait Israël « de manière extrême et puissante et mettrait fin à son intégration dans la région et dans le monde entier ».

« La prophétie de Sinwar... se réalise », a écrit al-Harmi. « Et d'autres prophéties sont en passe de se réaliser inévitablement. »

Al-Harmi a déjà publié des tweets soutenant les tentatives du Hamas d'enlever des soldats israéliens.

Le sentiment pro-Hamas et anti-Israël affiché si ouvertement par le rédacteur en chef du journal affilié au gouvernement soulève des questions sur le rôle du Qatar en tant que médiateur dans les négociations de cessez-le-feu.

Israël a précédemment interdit à la chaîne d'information qatarie Al Jazeera de diffuser en Israël, craignant que cette entreprise « ne représente un préjudice substantiel pour la sécurité nationale ».

Cette question soulève également des interrogations quant à l'étendue de l'influence du Qatar sur l'administration du président américain Donald Trump, ainsi que sur les efforts déployés par la famille Al-Thani pour mener une opération d'influence au sein même d'Israël, notamment dans l'affaire Qatargate impliquant des membres du personnel du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Après que Trump ait ouvertement qualifié le Qatar d'État soutenant le terrorisme lors de son premier mandat, l'État du Golfe s'est lancé dans une campagne visant à influencer environ 250 personnes considérées comme des « influenceurs » de Trump.

Depuis lors, le pays a élargi ses tentatives d'achat d'influence, en réalisant d'importants investissements dans les universités américaines et des investissements significatifs dans les pays occidentaux. Ces actions ont suscité des inquiétudes supplémentaires après l'attaque terroriste du Hamas du 7 octobre en Israël, car bon nombre de ces pays et institutions semblent désormais s'aligner sur les intérêts qatariens.

Depuis 2016, le Qatar aurait dépensé au moins 256 millions de dollars en activités de lobbying aux États-Unis. Combiné à son financement des universités et à ses efforts pour influencer les médias conservateurs, cela a suscité des inquiétudes en Israël, car le président Trump semble adopter une position plus dure envers Israël tout en ne respectant pas les délais qu'il a lui-même fixés au Hamas.

Les analystes et les observateurs ont exprimé leur inquiétude quant au fait que le Qatar pourrait ne pas être un médiateur neutre dans les négociations en cours autour du plan de paix de Trump pour Gaza, d'autant plus que le pays semble prêt à jouer un rôle important dans le développement de Gaza après la guerre. Selon des informations publiées dans les médias israéliens, le Qatar aurait précédemment déconseillé au Hamas d'accepter un accord de cessez-le-feu en échange de la libération des otages.

Les hauts responsables du Hamas rencontrent actuellement les médiateurs qatariens et égyptiens au Caire, en Égypte, avant les négociations sur la libération des otages israéliens survivants et les termes du plan de paix en 20 points pour Gaza proposé par Trump. Jusqu'à présent, le Hamas n'a accepté que trois des 20 points énoncés dans la proposition.

Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.

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