Ce que dit l’histoire, ce que raconte le récit : entre enracinement hébraïque et émergence palestinienne
À l’heure où la France envisage de reconnaître un État palestinien
![Des juifs orthodoxes lors de leur promenade habituelle du sabbat vers le Mur des Lamentations (deux hommes, vendeurs de pain arabe)
Matson Registers, v. 1, [1934-1939].](https://res.cloudinary.com/hb0stl6qx/image/upload/w_900,c_scale,q_auto,f_auto,dpr_auto/v1748780415/Orthodox%20Jews%20on%20their%20usual%20Sabbath%20walk%20to%20the%20Wailing%20Wall.png)
À des milliers de kilomètres et dans des contextes distincts, deux hommes d’État ont façonné l’avenir de leur peuple en s’appuyant sur une même conviction profonde : l’histoire est le socle indispensable de toute légitimité nationale.
Winston Churchill, artisan de la résistance britannique face à l’effacement de l’identité nationale, affirmait :
« Plus on peut regarder en arrière, plus on peut voir loin. »
David Ben Gourion, père fondateur de l’État d’Israël, savait quant à lui que: « l’histoire ne s’écrit pas avec des slogans, mais avec des preuves. »
Tous deux, à leur manière, ont compris que la paix, la souveraineté et la reconnaissance passent d’abord par la vérité historique. Car parler de paix sans parler d’histoire, n'est-ce pas comme bâtir sur du sable mouvant?
Alors que les revendications se heurtent aux mémoires, aux récits, qu’en est-il des faits ? Existe-t-il même des preuves historiques et archéologiques d’un peuple palestinien ancien ?
Si aucune trace tangible d’un État, d’une culture propre ou d’une identité palestinienne pré-islamique ou médiévale n’a jamais été établie, les découvertes archéologiques et les sources historiques, elles, confirment abondamment l’ancrage millénaire du peuple juif à la Terre d’Israël, sur les plans culturel, linguistique et territorial.
Une présence israélite enracinée dans l’histoire et la terre
L’histoire du peuple juif en Terre d’Israël remonte à plus de 3 000 ans. Les royaumes bibliques d’Israël et de Juda sont attestés par des sources étrangères (stèle de Mesha, annales assyriennes, chroniques babyloniennes) et des découvertes archéologiques irréfutables, comme par exemple:
La stèle de Tel Dan (9e siècle av. J.-C.), mentionne la "Maison de David" : «J'ai tué [Joram], fils d'[Achab], roi d'Israël, et j'ai tué [Achaz]iah, fils de Joram, roi de la maison de David.»
Le tunnel d’Ézéchias (8e siècles av. J.-C) à Jérusalem, creusé pour résister à l’invasion assyrienne.
Les manuscrits de la mer Morte, rédigés entre le 2e siècle av. J.-C. et le 1er siècle ap. J.-C., témoignent de la vie religieuse juive en Judée.
Des milliers d’inscriptions en hébreu ancien, retrouvées dans tout le pays, confirment la continuité linguistique et nationale du peuple d'Israël.
Très recemment une mosaïque spectaculaire vieille de 1 600 ans, découverte dans la région même de Gaza.
Par ailleurs, dès l’Antiquité, des historiens et géographes non juifs reconnaissaient cette continuité :
Strabon, géographe grec du Ier siècle av. J.-C., écrivait :
« Les Juifs sont un peuple unique, profondément attaché à leurs lois ancestrales et à leur cité sainte. » (Géographie, Livre XVI)Diodore de Sicile, historien grec du Ier siècle av. J.-C., notait :
« Les Juifs sont des gens très pieux, vivant selon leurs propres lois et traditions depuis des générations. » (Bibliothèque historique, Livre XL)
Ces témoignages, indépendants de la sphère culturelle hébraïque, confirment l’existence d’une identité nationale ancienne, enracinée dans la terre et la tradition.
Une identité palestinienne sans racines: fruit d’une construction politique moderne
Le terme « Palestine » n’a jamais désigné un peuple jusqu’au XXe siècle. Il est introduit par les Romains après la révolte de Bar Kokhba (135 ap. J.-C.) pour effacer la mémoire juive de « Judaea »:
« La province de Judaea sera désormais appelée Syria Palaestina. » (Édit de l’empereur Hadrien, 135 ap. J.-C.)
Durant les périodes byzantine, islamique et ottomane, aucun État, ni peuple appelé "palestinien" n’existait.
Ce constat est partagé par plusieurs observateurs, y compris parmi les intellectuels arabes ou orientalistes occidentaux:
L’historien libanais Philip Hitti, expert du monde arabe, déclarait sans ambiguïté en 1946 devant la Commission anglo-américaine d’enquête :
« Il n’y a pas de Palestine dans l’histoire, absolument pas. » (Statement to the Anglo-American Committee of Inquiry, 1946)
Dans le même esprit, Auni Bey Abdul-Hadi, représentant arabe devant la Commission Peel en 1937, affirmait :
« Il n’y a pas de pays comme la Palestine. “Palestine” est un terme que les sionistes ont inventé. » (Peel Commission Testimony, 1937, British National Archives CO 733/295/3)
Bien avant eux, l'officier britannique Claude R. Conder, qui mena des relevés topographiques en Terre sainte avec la Palestine Exploration Fund dans les années 1880, notait que :
« Les fellahin, ou paysans natifs de la Palestine, ne sont pas des Arabes ; et si l'on juge par les noms des caractéristiques topographiques, leur langue ne peut guère être appelée arabe. » (Claude Reignier Conder, “Tent Work in Palestine”, 1879, vol. I, p. 58)
Dans une analyse plus contemporaine, l’historien palestinien Rashid Khalidi a reconnu que :
« Avant la Première Guerre mondiale, il est difficile de parler d’un nationalisme palestinien distinct. » (Palestinian Identity, 1997)
Alors que ces déclarations mettent en lumière l’absence, avant le XXe siècle, d’une conscience nationale palestinienne clairement formulée ou reconnue, on constate que jusqu’au mandat britannique (1917–1948), le terme « Palestinien » était plutôt appliqué aux Juifs vivant dans la région, comme en témoigne notamment la création du Palestine Post (aujourd’hui Jerusalem Post) par des sionistes juifs en 1932.
D’ailleurs, la Charte de l’OLP de 1964, qui ne mentionnait même pas Jérusalem, affirmait que « la Palestine, avec ses frontières au mandat britannique, est une unité régionale indivisible » et que « l’existence d’Israël est illégale ».
Une telle formulation montre que l’objectif premier n’était pas de revendiquer un héritage national ancien, mais bien de contester la légitimité d’Israël, ce qui éclaire le fait que la construction de l’identité palestinienne, bien que recevable d’un point de vue contemporain, ne repose sur aucune continuité historique, culturelle ou politique préexistante.
« Les Palestiniens n'ont jamais été un peuple. Ils sont des Arabes comme les autres. La terre est au cœur du problème, pas l'identité. » (Ahmad Al-Baghdadi, intellectuel koweïtien -Al-Siyasa, 2001)
![Des juifs orthodoxes lors de leur promenade habituelle du sabbat vers le Mur des Lamentations (deux hommes, vendeurs de pain arabe)
Matson Registers, v. 1, [1934-1939].](https://res.cloudinary.com/hb0stl6qx/image/upload/v1748777595/A%20brief%20guide%20to%20al-Haram%20al-Sharif%2C%20Jerusalem%20cover.png)
![Des juifs orthodoxes lors de leur promenade habituelle du sabbat vers le Mur des Lamentations (deux hommes, vendeurs de pain arabe)
Matson Registers, v. 1, [1934-1939].](https://res.cloudinary.com/hb0stl6qx/image/upload/v1748777594/A%20brief%20guide%20to%20al-Haram%20al-Sharif%2C%20Jerusalem%20First%20Chapter.png)
Narratif émotionnel ou vérité historique?
Si l’émotion peut éveiller les consciences, elle ne peut en aucun cas tenir lieu de fondement historique lorsqu’il s’agit de légitimer une revendication nationale. La compassion ne saurait se substituer aux faits, ni l’indignation aux preuves tangibles.
L’affirmation d’un peuple palestinien enraciné dans une histoire millénaire relève d’un récit politique moderne, forgé au XXe siècle, sans ancrage dans les strates archéologiques, ni reconnaissance dans les sources anciennes ou les témoignages contemporains de l’Antiquité.
À l’inverse, l’enracinement du peuple juif sur la Terre d’Israël est l’un des mieux attestés de l’Histoire : il traverse les siècles, les empires, les langues et les tragédies, sans jamais disparaître. Il est inscrit dans la pierre, consigné dans les archives des civilisations et reconnu, parfois à contrecœur, par ses plus farouches opposants.
Rappeler cela ne revient pas à nier la souffrance réelle, profonde et persistante des Palestiniens aujourd’hui. Mais pour que cette souffrance trouve une issue juste et durable, elle ne peut être instrumentalisée pour réécrire le passé.
Car un avenir partagé ne se bâtit ni sur l’oubli sélectif ni sur la falsification de l’histoire, mais sur la reconnaissance lucide des vérités, même inconfortables, seule base sur laquelle la paix peut véritablement émerger.
Franco-israélienne et mère de famille, elle a fait son Alyah il y a huit ans. Après un parcours dans le secteur de la santé en France, puis comme assistante de direction en Israël, elle travaille aujourd’hui dans le domaine de l’information et de la communication.
Passionnée par la Vérité, elle partage des réflexions à la croisée de l’histoire, de l’actualité et de la foi, depuis la terre d’Israël.