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Douze jours de guerre, une paix sous tension : reprendre son souffle entre soulagement et incertitude

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Douze jours. C’est peu, et c’est énorme à la fois. Douze jours de tension insoutenable, d’alertes, de regards tournés vers le ciel, de craintes pour nos proches.
Douze jours où le peuple d’Israël s’est tenu debout, uni, souvent désemparé mais déterminé. Et puis soudain, le silence.
Un cessez-le-feu annoncé presque à la dérobée, comme un couperet qui tombe sans prévenir.

On devrait se réjouir. Et pourtant, un étrange mélange nous habite : soulagement, mais aussi vide, fatigue nerveuse, et un arrière-goût d’inachevé. Comme si la tempête avait cessé mais que les nuages, eux, n’étaient pas vraiment partis.

Pendant la guerre, l’adrénaline tient debout : on fait ce qu’il faut, on s’organise, on prie, on soutient les autres. Mais quand tout s’arrête… c’est là que l’on s’écroule un peu, ou beaucoup, comme si l’âme s’était essoufflée. On reprend le chemin du travail, on envoie les enfants à l’école, on retourne au magasin. Mais intérieurement, on est encore ailleurs, comme pris entre deux mondes.

Alors, cette parole de sagesse venue des temps anciens nous offre un socle stable pour aujourd’hui : « C’est dans le calme et la confiance que sera votre force. » (Ésaïe 30:15)

Revenir au calme demande du courage et reprendre une routine n’efface pas le choc. Mais c’est parfois dans cette routine, aussi fragile soit-elle, que Dieu commence à nous reconstruire.
Oui, nous sommes reconnaissants que les sirènes se soient tues, que nous puissions mieux dormir.
Mais une partie de nous ne comprend pas - pourquoi si vite ? pourquoi maintenant ? pourquoi cette paix qui sonne faux ?

Il ne s’agit pas ici d’aimer la guerre. Bien au contraire. Mais dans le cœur de nombreux Israéliens et de nos alliés silencieux dans d’autres pays, une attente s’était formée : l’attente d’un changement durable. La chute d’un régime oppressif. La liberté d’un peuple. Et tout semble s’être brutalement arrêté.

« L’espérance différée rend le cœur malade, mais un désir accompli est un arbre de vie. » (Proverbes 13:12). Nous portons ce sentiment avec nous. Il ne faut pas l’ignorer, mais l’amener devant Dieu qui seul connaît les temps et les circonstances.

Pendant ces douze jours, la peur que ce conflit ne dégénère en quelque chose d’irréversible nous a tous frôlés.
L’idée qu’un régime fanatique et oppressif, prêt à sacrifier son propre peuple, puisse accéder à l’arme ultime - voilà une pensée qui glace, même après le retour au calme.

Cette guerre éclair a ravivé une crainte ancienne, existentielle, presque indicible. Et si la prochaine fois… ?

Le cessez-le-feu a arrêté les tirs, mais il n’a pas effacé la menace ; elle fait partie de nos nuits blanches et de nos conversations chuchotées.  

Mais cette menace nous pousse à chercher un refuge plus grand que nos armées ou nos diplomaties : « Quand je suis dans la crainte, je me confie en toi. » (Psaume 56:4)

Parmi les sentiments contradictoires qui nous habitent, il y a une pensée qui revient souvent : et eux ? Le peuple iranien.
Ces hommes, ces femmes, ces jeunes, qui ont levé les yeux et vu, ne serait-ce qu’un instant, une possibilité…une lumière… une fissure dans les murs de cette prison idéologique.

Le silence qui retombe chez nous est peut-être encore plus assourdissant pour eux.

« Souviens-toi des prisonniers, comme si tu étais prisonnier avec eux. » (Hébreux 13:3).
Nous ne pouvons pas tout faire, mais nous pouvons rester attentifs et continuer de prier, car le cœur de Dieu bat pour chaque âme opprimée.

Le réconfort peut se trouver dans les gestes simples, les rires des enfants, le retour au chant des oiseaux. La routine ne banalise pas l’événement ; elle nous aide à guérir. Il est normal de ne pas aller bien tout de suite. Il est normal d’avoir besoin de parler, de pleurer, de chercher du sens.

La foi n’est pas un bouton qui éteint la douleur. Elle est une ancre. Et même si l’on dérive un peu, l’ancre tient bon. « Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se confie en toi. » (Ésaïe 26:3)

Prenons soin les uns des autres en demandant de l’aide, en restant à l’écoute. Ce n’est pas faible d’avouer qu’on est secoué : c’est humain. Et Yeshua nous rejoint dans notre humanité.

Ce conflit est peut-être suspendu. Mais l’histoire, elle, continue. Et nous avons un rôle à jouer: garder notre cœur en éveil en refusant l’indifférence.

Continuer à intercéder pour la justice et la vérité afin de faire grandir en nous une paix durable - celle qui vient d’En-haut. « Le fruit de la justice sera la paix ; et le résultat de la justice, repos et sécurité pour toujours. » (Ésaïe 32:17)

Nous reprenons notre souffle, oui. Mais pas comme des gens qui tournent la page sans réfléchir. Plutôt comme des veilleurs, debout au bord de la nuit, les yeux fixés vers l’espoir du lendemain… Il revient!

Franco-israélienne et mère de famille, elle a fait son Alyah il y a huit ans. Après un parcours dans le secteur de la santé en France, puis comme assistante de direction en Israël, elle travaille aujourd’hui dans le domaine de l’information et de la communication.

Passionnée par la Vérité, elle partage des réflexions à la croisée de l’histoire, de l’actualité et de la foi, depuis la terre d’Israël.

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