Israël bloque les visites de la Croix-Rouge aux prisonniers terroristes palestiniens, invoquant des risques pour la sécurité
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a signé mercredi un décret interdisant aux représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de rendre visite aux terroristes palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Des milliers de prisonniers dont les noms figurent sur une liste confidentielle jointe au décret sont détenus en vertu de la « loi sur l'incarcération des combattants illégaux ».
Le décret est entré en vigueur après que Katz ait obtenu l'avis professionnel du Service général de sécurité et ait été convaincu que ces visites mettraient en danger la sécurité de l'État.
« Les avis qui m'ont été présentés indiquent sans aucun doute que les visites de la Croix-Rouge aux terroristes incarcérés porteraient gravement atteinte à la sécurité de l'État. La sécurité de l'État et de nos citoyens passe avant tout », a déclaré Katz.
Une formation élargie de cinq juges de la Haute Cour de justice d'Israël a examiné mercredi une requête demandant au gouvernement de rétablir les visites du CICR aux détenus palestiniens détenus en Israël. L'audience s'est déroulée devant un banc composé de trois juges, dont le président Isaac Amit, le vice-président Noam Solberg et la juge Daphne Barak-Erez.
Les requérants – l'Association pour les droits civils en Israël (ACRI), Médecins pour les droits de l'homme – Israël, HaMoked, Gisha et Médecins pour les droits de l'homme – ont affirmé que le blocage par Israël de l'accès de la Croix-Rouge aux prisonniers palestiniens, mis en place à la suite des attaques du 7 octobre 2023, violait à la fois le droit israélien et le droit international.
La requête a été initialement déposée en février 2024 et affirme que la suspension des visites du CICR n'avait aucun fondement juridique et violait les obligations contraignantes d'Israël en vertu des Conventions de Genève, ainsi que le droit international coutumier.
Plusieurs témoignages provenant des services de sécurité de plusieurs centres de détention ont été inclus dans la requête, alléguant la surpopulation, le refus de soins médicaux et ce que les requérants qualifient de « famine ».
Le CICR a déclaré qu'il s'était vu refuser l'accès aux détenus palestiniens depuis octobre 2023 et affirme que cette interdiction porte atteinte à son rôle humanitaire dans les zones de conflit.
Le gouvernement israélien soutient que l'accès de la Croix-Rouge crée un risque pour la sécurité d'Israël, citant les avertissements des services de renseignement intérieurs du Shin Bet concernant l'entrée potentielle « d'acteurs étrangers » dans des installations sensibles.
En septembre, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a officiellement demandé à la Haute Cour de reporter l'audience d'un mois supplémentaire, exprimant ses craintes que cela puisse compromettre la libération des otages.
En octobre, Israël a libéré 2 000 prisonniers condamnés pour des crimes violents en échange des 20 otages encore en vie. Selon un nouveau rapport publié par Palestinian Media Watch (PMW), au moins 160 prisonniers palestiniens récemment libérés dans le cadre de l'accord sur les otages ont amassé des millions de dollars pendant leur séjour dans les prisons israéliennes, recevant des allocations régulières de l'Autorité palestinienne (AP) qui augmentaient en fonction de la durée de leur peine.
Selon un reportage d'i24 News, au moins 150 des terroristes libérés qui purgeaient des peines à perpétuité pour avoir assassiné des Israéliens auraient été hébergés dans un hôtel de luxe au Caire, en Égypte, aux côtés de touristes occidentaux sans méfiance.
Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.