La Haute Cour évite une nouvelle crise potentielle en acceptant le compromis entre le gouvernement et la procureure générale sur la nomination du prochain chef des services de renseignement
Le candidat du Premier ministre Netanyahu devrait être approuvé après une période d'attente de deux mois

La Haute Cour d'Israël a évité une nouvelle crise constitutionnelle potentielle dans le pays dimanche en donnant son feu vert à un compromis entre le procureur général et le gouvernement, mettant ainsi fin au conflit qui dure depuis des mois sur la question de savoir qui dirigera le Shin Bet, l'agence de renseignement intérieur d'Israël.
Selon ce compromis, le général de division (à la retraite) David Zini, qui est le candidat préféré du Premier Ministre Benjamin Netanyahu, succédera à Ronen Bar à ce poste.
Toutefois, la Cour a également donné partiellement raison au procureur général Gali Baharav-Miara, en décidant que Zini devra attendre deux mois pour donner au Shin Bet et à la police israélienne le temps nécessaire pour conclure les enquêtes sur le Qatargate.
Dans le contexte des tensions déjà vives entre le gouvernement et Baharav-Miara, Netanyahu a décidé en mars de licencier le directeur du Shin Bet, Ronen Bar, en faisant valoir qu'il ne lui faisait plus confiance pour s'acquitter de ses fonctions hautement sensibles.
Baharav-Miara et Bar se sont publiquement opposés à cette décision, le procureur général faisant valoir que Netanyahu se trouvait en situation de conflit d'intérêts, étant donné que l'agence de Bar était impliquée dans les enquêtes sur le Qatargate et sur l'affaire des documents divulgués, dans laquelle les deux principaux suspects sont d'anciens collaborateurs du Premier Ministre.
Netanyahu a fait valoir qu'il disposait de preuves suggérant que l'enquête avait été lancée dans le but de torpiller le licenciement de Bar.
La Haute Cour a d'abord jugé que Netanyahu avait agi de manière « inappropriée » en licenciant Bar, citant l'enquête en cours impliquant les proches collaborateurs de Netanyahu.
Baharav-Miara a ensuite ordonné à Netanyahu de retarder la nomination d'un nouveau chef jusqu'à ce que les implications juridiques d'une récente décision de justice soient clarifiées ; le Premier Ministre n'en a cependant pas tenu compte et a nommé Zini à la fin du mois de mai.
Lors d'une audience le mois dernier, le Premier Ministre Yitzhak Amit a précisé que l'autorité du Premier Ministre pour nommer le chef du Shin Bet n'était pas contestée, et que le seul problème était l'éventuel conflit d'intérêt de Netanyahu.
Les deux autres juges du panel ont vivement critiqué la décision de Baharav-Miara d'interdire purement et simplement à Netanyahu de désigner un candidat, arguant que d'autres solutions auraient pu être trouvées.
Aujourd'hui, il semble que Zini deviendra effectivement le prochain directeur du Shin Bet d'Israël.
À l'issue de la période de deux mois, Netanyahu informera le comité consultatif des nominations de haut niveau « Grunis », qui examinera l'aptitude du candidat à occuper le poste.
En outre, Baharav-Miara a été chargée de rédiger un accord sur les conflits d'intérêts pour le nouveau chef du Shin Bet en ce qui concerne sa participation aux deux enquêtes sensibles.
Dans l'intervalle, l'agence de renseignement continuera d'être dirigée par l'actuel directeur par intérim, connu uniquement sous son initiale « Shin », qui dirige l'agence depuis que Bar a quitté ses fonctions en juin.
Le débat sur la nomination du Shin Bet a marqué le dernier chapitre d'un conflit qui couvait depuis longtemps entre le gouvernement et le procureur général, que la coalition a accusé d'essayer activement d'entraver ses politiques.
Avec sa réforme judiciaire ratée, le gouvernement avait déjà tenté de limiter les pouvoirs du système judiciaire. La gestion de cette affaire par Baharav-Miara a jeté de l'huile sur le feu du ressentiment des membres actuels de la coalition à son égard.
Par ailleurs, les détracteurs du gouvernement ont affirmé que cette affaire démontrait une fois de plus les tentatives de Netanyahu d'étouffer les enquêtes sur sa conduite et celle de ses collaborateurs, tout en cherchant à remplacer les fonctionnaires fidèles de l'État par ses loyalistes.
En mars, le gouvernement a voté à l'unanimité une motion de défiance à l'égard de Baharav-Miara et a entamé une procédure de licenciement, qui est toujours en cours.
Netanyahu n'est pas impliqué dans cet effort en raison d'un autre accord de conflit d'intérêts qu'il a signé avec l'ancien procureur général Avichai Mandelblit, qui a formellement inculpé le Premier ministre pour corruption en 2019.

Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.