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Quand les sirènes résonnent, et que l'âme apprend le calme

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Il y a des sons qu’on n’oublie pas.
Pour moi, c’est celui d’une alerte sur le téléphone - cette notification sèche, pressante, qu’on reconnaît immédiatement, souvent suivie du hurlement des sirènes à l’extérieur. Ce moment suspendu, entre l’alerte et l’impact potentiel, déclenche un tourbillon intérieur. L’adrénaline monte. On stoppe instantanément ce que l’on fait pour se diriger promptement vers la pièce sécurisée - une routine étrange, presque mécanique.

Et pourtant, au cœur même de cette tension, une parole m’a souvent traversé l’esprit, comme un souffle plus fort que le bruit autour de moi :

« Au contraire, je me suis fait calme et tranquille, comme un enfant sevré avec sa mère ; mon âme est en moi comme un enfant sevré. » (Psaume 131.2)

Je suis mère. Et j’ai eu le privilège, lors de certaines alertes, de pouvoir tenir mes filles contre moi, de les sentir d’abord tendues, puis s’apaiser peu à peu. Ce verset, je l’ai vécu de deux manières : en les réconfortant, et en laissant, moi aussi, mon âme se réfugier auprès de mon Berger.

Et dans ces moments-là, il y a aussi une autre pensée, douce et douloureuse à la fois: celle de ma propre maman, qui ne vit pas ici. Elle suit les alertes à distance, grâce aux applications et aux groupes de prière. Son cœur bat avec le nôtre. Elle envoie des messages, pleins d’amour et de supplications silencieuses. Sa présence physique me manque et pourtant, son amour traverse les frontières, le temps et l'espace, les peurs.

Ce lien maternel, je le ressens à deux niveaux : comme fille, et comme mère. Et il m’aide à comprendre plus profondément encore ce que signifie ce repos dans le sein de Dieu. Être « comme un enfant sevré », ce n’est pas ignorer le danger. C’est plutôt ne pas le laisser gouverner notre cœur. C’est la confiance sûre qui ne dépend plus d’un “donner maintenant”, mais d’une relation continue, profonde, avec notre Père fidèle.

Je ne maîtrise pas les événements. Je ne peux pas garantir à mes enfants une vie sans sirènes ni tensions. Mais à chaque alerte, je peux leur transmettre autre chose : la réalité d’un cœur en paix. Ce calme intérieur ne vient pas de moi, mais de Yeshua, notre Sauveur - Lui qui n’a pas promis l’absence de guerre, mais la présence constante de sa paix profonde, capable d’habiter même les abris les plus étroits. 

Il est possible de faire taire le vacarme intérieur, non pas en le niant, mais en choisissant de se tourner vers Celui qui tient toutes choses entre Ses mains. Il est présent, même - et surtout - dans l’épreuve.

Le Psaume 131 se termine ainsi : « Israël, mets ton espoir en l’Éternel, dès maintenant et pour toujours ! » (v.3)

Cette prière résonne aussi dans mon cœur : que cette tranquillité devienne l’héritage d’un peuple, trop souvent exposé au tumulte, mais toujours appelé à espérer, à s’unir dans les larmes, les prières et l’espérance.

Franco-israélienne et mère de famille, elle a fait son Alyah il y a huit ans. Après un parcours dans le secteur de la santé en France, puis comme assistante de direction en Israël, elle travaille aujourd’hui dans le domaine de l’information et de la communication.

Passionnée par la Vérité, elle partage des réflexions à la croisée de l’histoire, de l’actualité et de la foi, depuis la terre d’Israël.

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