Des temps compliqués… des promesses en marche

"Vous vivez des choses compliquées… et paradoxalement êtes au cœur de choses à venir… prévues, qui vont s’accomplir. "
Cette phrase m’a été envoyée par mon beau-frère cette semaine, dans un message d’encouragement. Elle est tombée comme une étincelle de clarté au milieu d’une période chargée d’incertitude.
Ma famille et moi traversons une saison éprouvante ici, en Israël - et nous ne sommes pas les seuls. Beaucoup autour de nous vivent la peur, la tension, la lassitude. Le pays entier est secoué. Et cette guerre, qui s’étire, dépasse largement nos frontières : elle ébranle des nations, interroge les consciences, réveille des douleurs anciennes et des inquiétudes nouvelles.
Et pourtant… au cœur de ce chaos, ces mots m’ont saisie : vous êtes au cœur de choses à venir… prévues, qui vont s’accomplir. Et s’ils disaient vrai - pas seulement pour nous, mais pour tout un peuple, pour ce temps particulier de l’Histoire ?
Il y a dans ces mots une vérité puissante, de portée prophétique : la douleur présente ne nie pas la promesse future. En fait, elle y est souvent étroitement liée.
Le paradoxe de vivre à la fois l’épreuve et l’accomplissement à venir n’est pas nouveau et c’est même un schéma que l’on retrouve encore et encore dans la Bible.
De l’épreuve d’aujourd’hui à l’espérance de demain
Cette tension entre l’épreuve présente et l’espérance future traverse même toute l’histoire biblique. C’est souvent dans l’obscurité, la confusion, l’attente… que Dieu prépare les tournants de l’Histoire.
Prenons Joseph, trahi par ses frères et vendu comme esclave. Il aurait pu croire que tout était perdu. Et pourtant, dans les bas-fonds d’Égypte, Dieu tissait déjà les fils de la rédemption. Bien des années plus tard, Joseph leur dira avec une sagesse bouleversante :
« Vous aviez projeté de me faire du mal : Dieu l’a changé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux. » (Genèse 50.20)
Autre exemple : Esther, jeune femme juive exilée, arrachée à son peuple et plongée dans un monde de palais et de danger. Ce n’était ni logique, ni rassurant. Et pourtant, au moment crucial, son oncle Mardochée lui souffle :
« Qui sait si ce n’est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ? » (Esther 4.14)
Pensons aussi à Élie, qui, après des moments intenses et dangereux, s’est retiré dans le désert, épuisé et découragé. C’est dans ce temps d’isolement nécessaire pour le préparer à continuer sa mission, que Dieu lui a parlé non pas dans le feu ou le vent, mais dans un souffle doux et léger :
« L'Éternel lui dit : Sors, et tiens-toi sur la montagne devant l'Éternel. Voici, l'Éternel va passer. Et un vent puissant déchirait les montagnes… mais l'Éternel n'était pas dans le vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre… mais l'Éternel n'était pas dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, il y eut un feu… mais l'Éternel n'était pas dans le feu. Et après le feu, il y eut un souffle doux et léger. Quand Élie l'entendit, il se couvrit le visage de son manteau… » (1 Rois 19.11-13)
De même au sujet de David, oint roi dans sa jeunesse, mais fuyant pendant des années, pourchassé par Saül. C’est dans les grottes et l’exil qu’il a appris la confiance, la louange, et la soumission au timing divin. Loin du trône, il affirmait :
« Je place constamment l’Éternel devant moi ; quand il est à ma droite, je ne chancelle pas. » (Psaume 16.8)
Et bien sûr, Yeshua. Il a connu le rejet, la souffrance, l’incompréhension. Mais ce lieu de souffrance, apparemment sans issue, était en réalité un lieu de basculement. Là où tout semblait s’effondrer, Dieu écrivait une nouvelle page : celle de la vie plus forte que la mort, du pardon offert sans conditions.
« Il fallait que le Messie souffre ces choses et qu’il entre dans Sa gloire. » (Luc 24.26)
Une conviction au milieu des secousses
Toutes ces histoires, si différentes et pourtant si semblables, témoignent d’une chose : nos détours, nos douleurs, nos incertitudes, ne sont pas en dehors du plan de Dieu.
Peut-être qu’Il nous nous appelle à nous servir de l’adversité comme d’un tremplin ?
Et si ce que nous vivons aujourd’hui, aussi difficile soit-il, était le terreau caché d’un accomplissement en gestation ? Et si le “compliqué” du présent était le prélude d’un “précieux” à venir ?
Car même si la situation autour semble fragile, nous savons que le Dieu d’Israël ne sommeille ni ne dort (Psaume 121.4) - Il garde Son peuple nuit et jour (Ésaïe 27.3), et Son regard parcourt la terre pour soutenir ceux qui lui sont fidèles (2 Chroniques 16.9).
Peut-être traversez-vous aussi une période paradoxale - entre douleur et promesse ?
Que Dieu nous donne les yeux pour voir au-delà de l’instant présent, et la foi pour rester à notre poste, même au milieu de l’invisible.
« Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas. Pour l'avoir possédée, les anciens ont obtenu un témoignage favorable.
C'est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu'on voit n'a pas été fait de choses visibles. » (Hébreux 11.3)
Franco-israélienne et mère de famille, elle a fait son Alyah il y a huit ans. Après un parcours dans le secteur de la santé en France, puis comme assistante de direction en Israël, elle travaille aujourd’hui dans le domaine de l’information et de la communication.
Passionnée par la Vérité, elle partage des réflexions à la croisée de l’histoire, de l’actualité et de la foi, depuis la terre d’Israël.